1 * Du 2 au 6 décembre 2010, un feu de forêt accidentel détruisit une énorme portion du paysage vallonné du Mont Carmel, au Nord de l'Etat d'Israël.
J'ai eu l'occasion, en novembre 2011, d'y passer quelques jours et de donner le temps à cet endroit de me montrer ses plaies et de me raconter son histoire.
La Musique faisant partie de la Vie et le Musée de Musique Mécanique NISCO jouant un rôle de première importance dans la vie du village d'artistes d'Ein Hod, j'ai souhaité présenter ses "cicatrices" internes comme autant d'échos inséparables de la Nature qui l'environne, certaine que quelques images en diront toujours d'avantage que mille mots.
2 * "Cicatrices" ou 1 an après le feu, au Musée NISCO d'Ein Hod.
Marie-Odile Albrecht-Barthélemy, images et textes.
3 * C'est l'histoire d'un feu aveugle qui choisit au hasard les maisons à brûler.
4 * C'est une histoire dans laquelle les boîtes à musique furent forcées de se souvenir qu'elles étaient bois.
5 * Un monde devenu blanc et noir - malheureusement surtout noir.
6 * Les instruments ont été cuits comme dans un four de boulanger,
7 * écartelés par la chaleur des murs de pierre,
8 * et fondus en larmes de plomb.
9 * Un Chaos brûlé.
10 * Un cercle noir pour un arbre, un brun pour une chanson,
11 * encore figés en une agonie silencieuse.
12 * Que sont devenus les quatre jours de feu, si le Temps lui-même a alors disparu ?
13 * ne laissant derrière lui qu'un papillon de béton épinglé en son cadre calciné,
14 * tandis que le grondement des flammes s'auto-enregistrait dans la cire chaude.
15 * C'est l'histoire de plaies vives, comme tranchées au coeur de la Vie.
16 * C'est une histoire où la Vie aurait voulu être aveugle pour quelques heures.
17 * Ce qui avait été épargné par le feu ne le resta pas par l'eau,
18 * qui bientôt se montra en nuages d'oxydations,
19 * dessina des continents inconnus,
20 * baillonna ce qui avait été sons joyeux
21 * et figea dans la rouille tout élan.
22 * Mais même un monde silencieux reste part de l'Harmonie
23 * et la Grâce n'est jamais bien loin.
24 * La-bas, les traces de suie sont partie intégrante de nuits qui tombent d'un seul coup,
25 * et l'Art vit partout.
26 * Parfois, aux crépuscules d'hiver, la Hanoukia s'essaie même à entourer les boîtes à musique convalescentes de ses bras rassurants.
27 * Même si le Musée NISCO ne fut pas détruit par le feu qui tua 42 personnes (15.000 évacuations) et brûla 5 millions d'arbres, les flammes rugirent à son seuil même et laissèrent cet endroit enseveli sous un épais manteau de suie, chaleur, fumées, cendres et eau.
Il est alors facile de comprendre que la plupart des instruments ont été sévèrement endommagés.
A présent, ces cicatrices ne sont plus "que" des cicatrices, mais elles sont omniprésentes et il est clair qu'il y a un "avant" et un "après" le drame.
Mais Nisan Cohen n'apprécierait certainement pas qu'on le prenne en pitié. Sa puissante énergie est toute entière tournée vers le futur : la Musique doit vivre, quelles que soient les circonstances ! Et c'est en celà qu'il mérite tout notre respect, notre aide et notre gratitude.
J'ai eu l'occasion, en novembre 2011, d'y passer quelques jours et de donner le temps à cet endroit de me montrer ses plaies et de me raconter son histoire.
La Musique faisant partie de la Vie et le Musée de Musique Mécanique NISCO jouant un rôle de première importance dans la vie du village d'artistes d'Ein Hod, j'ai souhaité présenter ses "cicatrices" internes comme autant d'échos inséparables de la Nature qui l'environne, certaine que quelques images en diront toujours d'avantage que mille mots.
2 * "Cicatrices" ou 1 an après le feu, au Musée NISCO d'Ein Hod.
Marie-Odile Albrecht-Barthélemy, images et textes.
3 * C'est l'histoire d'un feu aveugle qui choisit au hasard les maisons à brûler.
4 * C'est une histoire dans laquelle les boîtes à musique furent forcées de se souvenir qu'elles étaient bois.
5 * Un monde devenu blanc et noir - malheureusement surtout noir.
6 * Les instruments ont été cuits comme dans un four de boulanger,
7 * écartelés par la chaleur des murs de pierre,
8 * et fondus en larmes de plomb.
9 * Un Chaos brûlé.
10 * Un cercle noir pour un arbre, un brun pour une chanson,
11 * encore figés en une agonie silencieuse.
12 * Que sont devenus les quatre jours de feu, si le Temps lui-même a alors disparu ?
13 * ne laissant derrière lui qu'un papillon de béton épinglé en son cadre calciné,
14 * tandis que le grondement des flammes s'auto-enregistrait dans la cire chaude.
15 * C'est l'histoire de plaies vives, comme tranchées au coeur de la Vie.
16 * C'est une histoire où la Vie aurait voulu être aveugle pour quelques heures.
17 * Ce qui avait été épargné par le feu ne le resta pas par l'eau,
18 * qui bientôt se montra en nuages d'oxydations,
19 * dessina des continents inconnus,
20 * baillonna ce qui avait été sons joyeux
21 * et figea dans la rouille tout élan.
22 * Mais même un monde silencieux reste part de l'Harmonie
23 * et la Grâce n'est jamais bien loin.
24 * La-bas, les traces de suie sont partie intégrante de nuits qui tombent d'un seul coup,
25 * et l'Art vit partout.
26 * Parfois, aux crépuscules d'hiver, la Hanoukia s'essaie même à entourer les boîtes à musique convalescentes de ses bras rassurants.
27 * Même si le Musée NISCO ne fut pas détruit par le feu qui tua 42 personnes (15.000 évacuations) et brûla 5 millions d'arbres, les flammes rugirent à son seuil même et laissèrent cet endroit enseveli sous un épais manteau de suie, chaleur, fumées, cendres et eau.
Il est alors facile de comprendre que la plupart des instruments ont été sévèrement endommagés.
A présent, ces cicatrices ne sont plus "que" des cicatrices, mais elles sont omniprésentes et il est clair qu'il y a un "avant" et un "après" le drame.
Mais Nisan Cohen n'apprécierait certainement pas qu'on le prenne en pitié. Sa puissante énergie est toute entière tournée vers le futur : la Musique doit vivre, quelles que soient les circonstances ! Et c'est en celà qu'il mérite tout notre respect, notre aide et notre gratitude.